Tennisball Roger Federer

La leçon de Roger Federer aux investisseurs

A la différence du sport, à la Bourse, il n’y a pas de champions. Pour vous, en tant qu’investisseur privé, cela signifie que vous pouvez aisément vous mesurer avec les professionnels – à condition de disposer de la bonne stratégie.

La bourse ne connaît pas de
La Bourse ne connaît pas de champions
A la différence du tennis, à la bourse aucun conseiller financier ne peut durablement se distinguer de la concurrence. Bleu: Roger Federer: classement ATP (sur 52 semaines). Orange: Classement annuel du meilleur fond de placement en actions suisses sur dix ans, au sein de la catégorie des fonds comprenant 100 participants.

Dans le sport, la hiérarchie est claire: ce sont ceux qui ont les meilleures capacités et la meilleure forme qui gagnent. Un joueur de tennis normalement doué n’a aucune chance face à un champion comme Roger Federer. Mais à la Bourse, heureusement, il en va tout autrement: même sans prédispositions particulières, il est possible de tirer son épingle du jeu. Cela vous surprend? Nombreux sont ceux qui croient que réussir à la Bourse est le résultat d’aptitudes hors du commun. Or, c’est faux! Il n’y aura jamais un «Roger Federer de la Bourse», comme le montre le graphique ci-contre.

Pourquoi? Le tennis est un jeu de gagnants («winner’s game»). Remporte la partie celui qui totalise le plus de points. Les placements financiers obéissent pour leur part à une logique différente. Il s’agit d’un jeu de perdants («loser’s game»). Dans ce type de jeu, le but consiste à perdre le moins de points possibles. La raison en est simple: les cours de la Bourse reflètent systématiquement les informations disponibles du moment et les attentes de l’ensemble des acteurs du marché. Et comme personne ne peut prédire l’évolution future de la Bourse, aucun investisseur n’est assuré de pouvoir dépasser le rendement du marché.

Trop d’ambition et d’activisme nuisent au succès en Bourse

Dans ce jeu de perdants, la stratégie opportune devrait donc consister pour l’investisseur à réduire le nombre de ses erreurs d’appréciation plutôt qu’à courir après des actions supposées gagnantes. Pour atteindre cet objectif, il s’efforcera de manière disciplinée de minimiser son retard par rapport au marché dans son ensemble – pas besoin pour cela d’être un génie de la Bourse. Les facteurs décisifs pour placer son argent avec succès sont, en fin de compte, une orientation sur le long terme, une large diversification et un contrôle efficace des risques.

Car contrairement au tennis, où après un set malheureux, vous repartez de zéro, une perte substantielle à la Bourse ne se laisse que difficilement rattraper.

Ces recettes ont l’air simples. Pourtant, dans la pratique, notre psychisme nous joue souvent des tours. Ambition et activisme nous incitent à prendre des risques trop élevés. Consultez à ce sujet notre liste des «Sept tabous pour les investisseurs».

De même qu’il ne faut pas voir les placements financiers comme un jeu de gagnants, le joueur de tennis qui appliquerait une stratégie de jeu de perdants serait voué à l’échec: imaginez un instant Roger Federer renonçant à ses spectaculaires volées au filet pour disputer toute la partie sur la ligne de fond en mode défensif! A l’US Open ou à Wimbledon, une telle stratégie ne serait pas payante. Mais à la Bourse, si!

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