Italian Bank

Comeback des primes de risque

La fin du programme de rachat d’obligations de la BCE entraînera le retour des primes de risque sur les obligations des pays de la zone euro. Les titres italiens anticipent d’ores et déjà cette évolution.

La sortie est pour bientôt: dès lundi, la Banque centrale européenne (BCE) réduira encore ses achats mensuels d’obligations, qui passeront de 40 milliards d’euros au mois d’avril à environ 30 milliards d’euros en mai. En juin, la BCE réduira encore son volume d’achat à 20 milliards d’euros.

La BCE s’engage ainsi à grands pas sur la voie de la cessation complète des rachats d’obligations. Elle ne procédera probablement plus à de nouveaux achats nets vers le milieu du troisième trimestre, ce qui est une condition déterminante pour le début de la normalisation des taux d’intérêt.

Mais l’arrêt du programme d’achat n’entraînera pas qu’un revirement de la BCE sur les taux directeurs. Il bouleversera aussi tôt ou tard la situation des obligations d’État des différents pays de la zone euro. En effet, la BCE cessera d’être leur plus gros acheteur (hors rachats de réinvestissement pour les titres arrivant à échéance).

L’avertissement italien

On peut déjà en observer les conséquences en Italie. Dans le cadre du programme d’urgence en période de pandémie (PEPP), qui a expiré fin mars, la BCE a racheté à l’enfant terrible de l’Union monétaire plus de 281 milliards d’euros d’obligations en moins de deux ans, soit plus de 10% de sa dette publique totale.

La BCE cessant d’acheter autant de titres de créance, l’État italien redevient largement tributaire des investisseurs privés. Et ces derniers semblent sceptiques quant aux perspectives conjoncturelles de la troisième économie de la zone euro. Par conséquent, les primes de risque sur les emprunts d’État italiens à dix ans ont déjà beaucoup augmenté depuis le retrait progressif de la BCE (cf. graphique). Le retard pris dans les projets du fonds de reconstruction de plusieurs milliards – un moteur de croissance absolument décisif pour les années à venir – assombrit encore les perspectives.

Même si l’Italie est dans une certaine mesure un cas extrême en raison de son endettement public élevé et de ses problèmes structurels, la hausse de la prime de risque est un avertissement pour les obligations de nombreux autres pays de la zone euro en l’absence de programmes de rachat de la BCE. La transition énergétique, le développement des infrastructures, les réformes structurelles et, désormais, les nouveaux programmes d’armement, coûtent énormément d’argent. Un argent qu’il faut désormais solliciter auprès d’investisseurs privés. Et contrairement à la BCE, ceux-ci s’interrogent avec méfiance pour savoir qui doit assurer quel service de la dette en fonction des perspectives de croissance.

La fin prochaine des rachats d’obligations par la BCE permettra donc non seulement un retour à des taux directeurs plus normaux, mais annoncera également le rétablissement des taux d’intérêt du marché des capitaux comme mesure du risque lié à la dette souveraine. Cela aussi participera en fin de compte à une normalisation.

Graphic: Risk premium (spread) and ECB purchases of Italian bonds

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