L’économie mondiale devrait sortir de la crise en cette nouvelle année. En Suisse également, les valeurs cycliques font ainsi leur retour au premier plan. Les qualités défensives ne devront toutefois pas être négligées lors de la sélection des titres.
L’année 2020 entrera dans les annales comme une année noire. Au regard des graves dommages économiques, les investisseurs n’ont au final que peu souffert des circonstances. Ils le doivent principalement à la réaction rapide et complète des banques centrales et des gouvernements face à la crise. Les généreuses mesures d’aide fiscales ont atténué les conséquences de l’effondrement économique et l’afflux de liquidités par les banques centrales a empêché une nouvelle crise financière. Ce qui a également profité aux marchés des actions, qui ont connu le plus court marché baissier de tous les temps durant l’une des crises économiques les plus graves de l’histoire.
Des actions suisses plus vigoureuses
Le marché suisse des actions s’est bien tenu durant cette année de crise, compte tenu de ce contexte difficile. Conformément aux attentes, son caractère défensif a entraîné des pertes relativement faibles lors du crash. En contrepartie, le SPI s’est rétabli plus lentement que ses homologues des États-Unis et des marchés émergents. Dans la comparaison internationale, le marché suisse des actions se classe dans la moyenne sur l’ensemble de l’année. Si les poids lourds défensifs ont été un soutien important, surtout dans un premier semestre 2020 marqué par des turbulences, les petites et moyennes capitalisations ont pris le relais avec les percées dans le développement des vaccins.
Les petites et moyennes poursuivent sur leur élan
Les actions toujours attrayantes
De nombreux moteurs de la hausse soutiendront encore les marchés des actions au cours de la nouvelle année. La politique monétaire expansionniste contribue avant tout à l’attrait des actions. Elle garantit en effet que les rendements des obligations resteront bas et que la demande d’actions restera corrélativement élevée.
Le marché suisse des actions s’est-il renchéri? Mesurée au ratio cours/bénéfice (PER) de 18 pour 2021, l’évaluation peut donner à réfléchir quand on pense que la moyenne depuis 2005 est légèrement supérieure à 14. Par rapport aux obligations, le marché reste néanmoins valorisé de manière raisonnable, comme l’indique la prime de risque, la différence de 6% entre le rendement des bénéfices des actions et le rendement des obligations d’État à long terme. Le TINA (There Is No Alternative) s’applique ici plus que jamais: dans un contexte de pénurie persistante de placements, les actions restent une classe d’actifs sans alternative.
Les actions suisses sont devenues relativement onéreuses par rapport au PER
Une croissance plus élevée des bénéfices des petites et moyennes capitalisations
Il n’y a plus guère de marge de manœuvre pour une expansion des valorisations. En 2021, l’évolution des cours devra être stimulée par des résultats en hausse des entreprises. Les PER se replieront un peu, même si les résultats des entreprises s’améliorent; cependant une baisse au niveau des moyennes historiques est peu probable dans le contexte de politique monétaire ultra-accommodante. Les valorisations relativement élevées font partie de la «nouvelle norme» dans un monde post-Covid-19 caractérisé par un endettement élevé et des taux d’intérêt bas.
Les bénéfices des petites et moyennes capitalisations plus sensibles à la conjoncture devraient augmenter nettement plus fortement que ceux des grandes capitalisations. Nous nous attendons à ce que les petites et moyennes capitalisations suisses poursuivent sur leur élan du second semestre 2020 et offrent de meilleures perspectives de rendement cette année que les valeurs vedettes.
Petites et moyennes capitalisations, avec une forte croissance des bénéfices en 2021
Des valeurs cycliques avec un potentiel de rattrapage
Les investisseurs devraient se concentrer davantage sur les valeurs cycliques en plein essor. Elles profitent en effet fortement de l’accélération attendue de la croissance de l’économie mondiale. Avec la reprise des valeurs cycliques, la croissance du marché est plus largement étayée. Les titres industriels suisses de haute qualité tels que SGS, Komax, Huber + Suhner et VAT sont intéressants et offrent un potentiel de cours notable.
Les valeurs technologiques restent prisées
La numérisation fait également partie de la «nouvelle norme». Certes la dynamique se normalisera quelque peu, mais le changement structurel vers les écosystèmes numériques restera longtemps un sujet central. Les entreprises poursuivront leurs investissements massifs dans la transformation numérique. La marche triomphale des titres technologiques n’est donc pas terminée. Les vents contraires pourraient toutefois gagner en importance, car rien ne laisse présager une nouvelle baisse substantielle du niveau réel des taux d’intérêt, qui a été un important moteur des valeurs technologiques au cours de l’année précédente.
Il existe également des titres informatiques prometteurs à la bourse suisse: Logitech devrait poursuivre sur son élan après une consolidation, ALSO est en pleine phase d’expansion et le fournisseur de logiciels bancaires Temenos, est parfaitement positionné pour profiter de la tendance numérique à long terme.
Toujours un œil sur les risques
Malgré des perspectives conjoncturelles nettement éclaircies, les investisseurs ne devraient pas perdre de vue les risques pour autant. D’éventuels replis dans l’évolution et la distribution des vaccins contre la Covid-19 affecteraient fortement le moral des marchés des actions.
Les valeurs défensives restent donc importantes en tant qu’élément stabilisateur des portefeuilles. Les titres de qualité suisses avec des distributions de dividendes attrayantes telles que Nestlé et Roche font également partie de nos favoris en 2021.
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