Jusqu’à présent, le marché immobilier suisse ne semble pas se laisser impressionner par l’inflation, le revirement des taux d’intérêt, les prix de l’énergie ou le renchérissement des prix de la construction. Même si des premières réactions du marché se profilent, on ne peut parler d’une crise immobilière imminente. Ines von der Ohe, responsable Recherche et analyse du marché chez CSL Immobilier SA, évoque l’évolution actuelle du marché du logement en propriété.
Ines von der Ohe, comment la demande sur le marché immobilier résidentiel a-t-elle évolué ces derniers mois?
En principe, l’intérêt pour un logement en propriété est toujours présent côté acheteurs. Toutefois, le nombre de personnes pouvant ou voulant encore acquérir un logement a baissé. La détérioration de l’environnement financier, notamment la hausse des taux hypothécaires, est l’un des principaux moteurs de cette évolution.
L’inflation et la crise de l’énergie n’auraient pas également un effet négatif sur le moral des consommateurs?
Absolument. L’augmentation des coûts de l’énergie, le renchérissement des prix des matériaux de construction, mais aussi l’augmentation des prix à la consommation jouent ici un rôle. Dans l’ensemble, la vie est devenue plus chère. Et les prix de l’immobilier ont encore augmenté récemment. Pour un nombre croissant de ménages, l’achat d’un bien immobilier semble actuellement peu réalisable. Cela se reflète également dans les abonnements de recherche: en octobre 2022, le nombre d’abonnements de recherche de propriété par étages a baissé de 14% par rapport à l’année précédente. S’agissant des maisons individuelles, nous avons même enregistré un recul de 18%. Cependant, la baisse de l’intérêt pour l’achat d’un bien immobilier se produit à un niveau élevé. Chez CSL Immobilier SA, nous enregistrons toujours de nombreuses offres intéressantes et une demande intacte dans le cadre de notre activité de commercialisation, et ce notamment dans le segment de prix inférieur.
Et du côté de l’offre? L’offre de maisons va-t-elle maintenant augmenter sur le marché?
En ce qui concerne la propriété par étages, la liquidité du marché a légèrement augmenté en octobre 2022 par rapport au mois de l’année précédente (+6% à l’échelle nationale), en particulier dans le domaine des biens existants. Certains propriétaires veulent encore profiter du pic des prix pour vendre leur bien, ce qui revitalise le marché fondamentalement asséché. Ceux qui envisagent d’acheter ou de vendre un bien immobilier peuvent s’adresser à nos experts de «Nextkey». Ils accompagnent et offrent leur soutien dans tous les domaines de la vente immobilière et du financement. Peut-être qu’un objet approprié se trouve dans le portefeuille.
Comment les prix de l’immobilier évoluent-ils?
Bien que l’environnement devienne de plus en plus difficile pour l’achat d’un bien immobilier, les prix viennent encore d’augmenter. Dans le cadre de notre activité de commercialisation, nous constatons toutefois aussi que l’époque des «prix fantaisistes» est révolue.
Où les prix de l’immobilier sont-ils particulièrement élevés et où, comparativement, plutôt faibles?
Les prix de l’immobilier sont particulièrement élevés dans les zones centrales, à proximité des grands pôles d’emploi. Les revenus y sont comparativement élevés et la disponibilité des biens en propriété est très limitée. Mais les prix ont également augmenté dans les régions touristiques au cours des deux dernières années.
Quelles évolutions du marché constate-t-on en matière de placements immobiliers?
Ces dernières années, des particuliers ont également acheté de plus en plus de logements en propriété afin de les louer. Les coûts de financement étaient avantageux et les prix de l’immobilier étaient en hausse. Des gains en capital étaient possibles et les propriétaires privés bénéficiaient d’excellents rendements. Mais la tendance s’est inversée: les taux hypothécaires, les coûts de l’énergie et les prix des matériaux de construction sont en hausse. Cette situation rend désormais la formule «acheter pour louer» peu attrayante.
Jetons un coup d’œil à notre boule de cristal. Comment le marché des logements en propriété va-t-il évoluer?
L’immigration s’est montrée plus dynamique ces derniers temps, d’où une demande supplémentaire de logements croissante. Toutefois, cela se fera surtout sentir sur les marchés locatifs situés dans et à proximité des grands centres d’emploi. Dans les segments des logements en propriété, l’immigration ne devrait laisser que de légères traces. La demande sera freinée par la hausse des taux d’intérêt durant l’année à venir. Mais le renchérissement, en particulier la hausse des prix de l’énergie et des matériaux de construction, devrait aussi avoir détérioré la situation financière de nombreux ménages et exercer une pression sur la demande.
Conjointement avec CSL Immobilier SA a Banque Migros propose une gamme de services couvrant l’ensemble du cycle de vie des biens immobiliers. Cette offre est complétée par le service de courtage Nextkey.