Les prix de l’électricité continueront d’augmenter, parfois fortement, l’an prochain. Les raisons de cette nouvelle hausse sont multiples et ne devraient pas disparaître de sitôt. Nous devrons donc nous habituer à voir gonfler nos factures d’électricité.
Beaucoup n’ont pas encore digéré la très forte hausse des prix de l’électricité enregistrée en Suisse en début de l’année 2023. Les ménages suisses ont en effet dû débourser 27% de plus pour leur consommation d’électricité presque du jour au lendemain. La guerre en Ukraine et la crainte d’une crise énergétique à l’échelle européenne qui en découle ont fait exploser les prix de l’électricité et pris de court les fournisseurs de base qui devaient renouveler leurs contrats de fourniture aux conditions de prix déjà fixées sur le marché européen.
Le risque imminent de crise énergétique a disparu…
Six mois plus tard, malgré la poursuite de la guerre en Ukraine, la crise énergétique a été évitée, du moins pour l’instant. Les mois d’hiver exceptionnellement doux et le retour de nombreuses centrales nucléaires françaises dans le réseau de production ont conjuré le spectre d’une extinction littérale des feux sur le continent européen.
D’où la désillusion des consommateurs lorsqu’ils ont appris cette semaine que leur facture d’électricité allait encore augmenter à partir de l’année prochaine. En effet, la moitié des fournisseurs de base devrait relever le prix du kilowattheure d’au moins 12% à partir de l’année prochaine. Une augmentation tout de même assez étonnante au premier abord, puisque le prix de référence européen pour les achats suisses d’électricité est nettement reparti à la baisse depuis l’hiver (voir graphique).
Mais si l’on y regarde de plus près, cette nouvelle hausse des prix n’est pas totalement surprenante. Il faudra en effet commencer à régler en 2024 la facture de la mise à disposition de capacités de production de réserve décidée par le Conseil fédéral. À cela s’ajoute le fait que l’opérateur de réseau suisse Swissgrid augmentera lui aussi les tarifs d’exploitation du réseau d’environ 30%, une mesure également justifiée par la mise à disposition d’une capacité de remplacement en cas de panne de grandes centrales électriques et par l’instabilité du réseau qui en découlerait.
… mais produit toujours des effets
Même si l’hiver prochain est lui aussi très doux, les conséquences de l’attaque russe contre l’Ukraine se répercuteront encore longtemps sur les coûts de l’électricité. Le brutal réveil des consciences sur notre vulnérabilité face aux chocs de l’offre externes au marché a suscité le besoin de se prémunir contre les impondérables futurs, et pas uniquement en Suisse. Et comme toute assurance, celle de l’approvisionnement énergétique n’est pas gratuite.
Enfin, la pression sur les prix de l’électricité risque de rester orientée à la hausse pour des raisons structurelles. En effet, si les grandes installations de production disparaissent (suite à la fermeture prévue des centrales nucléaires), le développement des énergies alternatives ne pourra pas suivre l’augmentation de la consommation d’électricité. Car depuis 2001, l’importation nette d’él ectricité pour la Suisse avoisine en moyenne les 4 terrawattheures durant les mois d’hiver. À titre de comparaison, les quatre centrales nucléaires suisses actuellement en service produisent chaque année environ 22 terrawattheures d’électricité, ce qui représente jusqu’à la moitié de la production nationale d’électricité pendant l’hiver.
Tout semble donc indiquer que les augmentations de tarif continueront de provoquer la consternation au-delà de 2023 et 2024.
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