Aperçu des placements août 2024

Temps nuageux

Éditorial

Orage d’été

Notre évaluation

L’éclaircie n’est pas durable

Banques centrales

La pression sur la BNS s’accentue

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Marchés des capitaux

Baisse des rendements des emprunts de la Confédération

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Actions

Pas de marché baissier en vue

Placements alternatifs

Pas d’intempéries sur le marché immobilier

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Notre positionnement

Positionnement toujours neutre

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Zoom

Les traces laissées par la soif

Nos prévisions

L’espoir d’un vent favorable

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Éditorial

Orage d’été

Chers investisseurs,

Pendant que nous étions nombreux à passer des vacances bien méritées, un violent orage s’est abattu sur les marchés. Les cours des actions ont chuté brusquement dans le monde entier, et les investisseurs restés sur le marché ont cherché refuge dans les «valeurs sûres», telles que les obligations d’État ou le franc suisse. Tout comme les orages d’été classiques, celui-ci semble avoir surgi de nulle part. Certes, des nuages sont apparus à l’horizon depuis quelque temps: la reprise des valeurs technologiques induite par l’intelligence artificielle (IA) a mis à rude épreuve les valorisations dans certains segments de marché, les signes d’un ralentissement de la consommation américaine, si importante pour la conjoncture mondiale, se sont multipliés depuis des mois, et les perturbations géopolitiques ont suscité l’inquiétude. Dans ce contexte, il était prévisible que les marchés, parfois d’une insolente insouciance et passant d’un plus haut à un autre, subiraient des corrections. Mais la véhémence de cette correction a surpris.

Les nuages se sont à nouveau un peu dissipés. Les dommages causés par l’orage estival restent gérables et les acteurs du marché se demandent ce que l’avenir leur réserve. Était-ce juste un simple orage? Ou le signe avant-coureur d’une tempête à venir? En langage boursier: s’est-il simplement agi d’une saine correction sur un marché haussier intact – ou est-ce le début d’un marché baissier?

La réponse est claire: nous ne pensons pas avoir assisté au début d’un marché baissier durable ces dernières semaines. Pour cela, il faudrait une récession aux États-Unis qui pèserait durablement sur les bénéfices des entreprises, par ailleurs toujours sains. Même si la probabilité d’une récession a quelque peu augmenté, nous tablons toujours sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine et donc sur un environnement conjoncturel toujours expansionniste. Celui-ci doit certes faire face à des défis tels que le ralentissement de la consommation et du marché de l’emploi, mais il continue de soutenir la marche des affaires des entreprises. À cela s’ajoute le fait que les turbulences boursières actuelles ont augmenté la probabilité d’une prochaine baisse des taux directeurs. L’assouplissement imminent des conditions de financement soulagera les consommateurs et les entreprises.

Il faut toutefois s’attendre à ce que les marchés deviennent plus volatils au second semestre et à ce que les rendements ne crèvent pas le plafond. L’orage estival a arraché les acteurs du marché à l’insouciance évoquée plus haut. Au cours des prochains mois, leur regard se tournera à nouveau davantage vers des facteurs fondamentaux tels que l’évolution conjoncturelle. Les risques, de la géopolitique au potentiel bénéficiaire de l’IA, en passant par l’inflation toujours trop élevée et le déséquilibre de l’économie chinoise, seront eux aussi davantage scrutés. Et c’est une bonne chose. Car une saine dose de réalisme peut faire en sorte que la prochaine tempête boursière ne soit plus aussi violente que la dernière en date. Dans ce contexte, les investisseurs ont tout intérêt à mettre leur portefeuille un peu plus «à l’abri des intempéries»: avec une large diversification et un souci de qualité, ils sont bien positionnés pour le second semestre.

Cordialement

Michael Birrer
Responsable Research & Advisory


Notre évaluation

L’éclaircie n’est pas durable

L’été est là. Barbecues, baignades et glaces sont au programme et sont le reflet de l’ambiance animée typique de cette période de l’année.

Mais cette insouciance ne se fait guère sentir au plan économique et ne vaut pas pour le ciel conjoncturel, où les nuages sont nombreux. Certes, aucune tempête imminente ne se profile à l’horizon (même si la situation géopolitique recèle un certain potentiel d’assombrissement rapide), mais on ne saurait parler d’un ciel radieux.

La situation se dégrade pour les prestataires de services

Le temps n’est pas non plus vraiment au beau fixe pour la conjoncture suisse. À la persistance des violents vents contraires qui soufflent sur l’industrie – l’indice des directeurs d’achat (PMI) correspondant a encore reculé pour passer sous le seuil de croissance de 50 points en juillet – s’est ajouté un véritable effondrement de l’indice des services. Avec un recul de plus de 7 points, l’indicateur avancé est non seulement repassé en dessous du seuil de croissance, mais a même atteint son plus bas niveau depuis une année.

Au vu de cette situation défavorable, il n’est pas surprenant que des effets de freinage se fassent également sentir sur le marché du travail. C’est ce qu’illustre notamment le taux de chômage qui, contrairement au schéma usuel d’un mois de juillet, est passé de 2,4% à 2,5%. Voilà qui est inhabituel dans la mesure où, en juillet, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières évolue habituellement à la baisse, ou du moins latéralement. Mais aucune catégorie professionnelle n’a enregistré de création d’emplois cette année et le chômage n’a donc pas baissé, sauf très légèrement dans le secteur de l’hôtellerie et de la construction.

Les dernières données sur la confiance des consommateurs suisses montrent que le ciel conjoncturel helvétique est certes nuageux, mais qu’aucun front orageux n’apparaît pour l’instant à l’horizon. Les données de juillet marquent un net assombrissement du ressenti en matière de sécurité de l’emploi, mais dans l’ensemble, l’indicateur signale une légère embellie.

Il est intéressant de noter que le sous-indice «Évolution économique escomptée» a lui aussi progressé d’environ 2,8 points (par rapport au mois précédent) et de 2 points (par rapport à l’année précédente). Cette amélioration doit être considérée avec prudence. Car aucune accélération conjoncturelle ne semble imminente pour l’économie suisse. La conjoncture européenne, et donc celle d’un partenaire commercial décisif, se trouve dans un état trop fragile pour cela.

C’est ce qui apparaît clairement si l’on considère notre voisin du Nord, où on ne constate aucun signe d’embellie. Au contraire: après seulement un trimestre de croissance économique légèrement positive, l’Allemagne est déjà retombée en zone récessive au deuxième trimestre. Le produit intérieur brut a reculé de 0,1% par rapport au trimestre précédent. Vouloir expliquer cette évolution sur la seule base du climat économique difficile à l’échelle mondiale est par trop réducteur. La première économie de l’UE est confrontée à une montagne de problèmes internes. Bureaucratie impénétrable, jungle réglementaire, politique énergétique inadéquate et basée sur l’idéologie, régime migratoire largement défaillant ou marchandage frisant la realsatire autour du budget fédéral: de nombreuses raisons expliquent le climat d’investissement glacial chez nos voisins. Depuis longtemps, la Deutsche Bahn n’est plus le seul cas nécessitant un assainissement.

L’Allemagne n’est plus une locomotive

Autrefois moteur de la zone euro, l’Allemagne s’est transformée en canard boiteux. Aucun rétablissement rapide ne se dessine sous le gouvernement actuel. Mais il n’y a pas lieu de se réjouir du malheur de nos voisins. Au contraire, la faiblesse de l’économie allemande coïncide avec une situation marquée par d’importantes difficultés de croissance dans l’union monétaire. La reprise reste fragile. Les risques baissiers demeurent élevés compte tenu de la situation géopolitique tendue, d’une économie mondiale qui peine à reprendre pied, d’une Chine toujours trébuchante et d’une inflation encore trop élevée. Cette dernière ne retombera pas, jusque dans le courant de 2025, sous les 2% visés et continuera donc à freiner la croissance pendant encore longtemps. Les dernières données en provenance de l’industrie de la zone euro dessinent donc le tableau d’une reprise qui menace de s’essouffler avant même d’avoir vraiment démarré.

L’Allemagne n’entrant plus en ligne de compte, il est difficile de trouver une économie nationale susceptible d’écarter les nuages qui assombrissent le ciel conjoncturel européen. Depuis les élections anticipées, la France est en situation de blocage politique et doit faire face à des vents contraires de plus en plus forts dans l’industrie. En Italie, la croissance relativement forte du premier trimestre semble n’avoir été qu’un feu de paille: après une croissance trimestrielle de plus de 0,3%, le PIB a progressé de moins de 0,2% entre avril et juin. Et même l’Espagne, qui affiche de solides taux de croissance (+0,8% respectivement aux premier et deuxième trimestres), a vu le PMI industriel baisser pour la deuxième fois consécutive en juillet et se rapproche du seuil de contraction.

Les États-Unis continueront-ils de donner le ton?

Ainsi, les espoirs de l’Europe et de la Suisse se portent sur les États-Unis pour servir d’impulsion. Et ces espoirs sont intacts, malgré les craintes de récession qui ont surgi. En effet, les dernières données sur l’emploi, le commerce de détail et le renchérissement montrent principalement deux choses: premièrement, l’économie américaine reste en mesure d’absorber de manière relativement indolore le niveau de taux d’intérêt le plus élevé depuis environ 24 ans. Les consommateurs américains ne se laissent pas gâcher l’humeur, de sorte que le principal pilier de la croissance s’appuie toujours sur des bases solides. Deuxièmement, l’évolution de l’inflation – qui reste toujours à un niveau élevé – n’empêchera pas une première baisse des taux de la Fed en septembre. Celle-ci atténuera déjà quelque peu les vents contraires qui soufflent sur l’économie américaine, de sorte qu’un atterrissage en douceur est toujours attendu.

Santosh Brivio
Senior Economist


Banques centrales

La pression sur la BNS s’accentue

Banque nationale suisse

En fonction jusqu’à fin septembre, le président de la Direction générale de la BNS, Thomas Jordan, aurait sans doute souhaité un départ plus calme. Après deux baisses de taux consécutives, la BNS devra examiner la possibilité d’un troisième assouplissement en septembre. La raison en est la valeur extérieure du franc: les récentes turbulences sur les marchés mondiaux des actions et les tensions géopolitiques ont contribué à une forte appréciation de notre monnaie. Compte tenu de la conjoncture maussade et du bas niveau de l’inflation, une nouvelle réduction de 25 points de base à 1% serait donc justifiée. Une telle mesure réduirait toutefois fortement la marge de manœuvre de la BNS, étant donné que, selon elle, le niveau neutre des taux directeurs serait alors atteint. Pour lutter contre une nouvelle appréciation du franc qui pourrait découler d’une réduction du niveau des taux à l’étranger, il faudrait alors procéder nécessairement à des achats de devises.

Banque centrale européenne

Dans la zone euro, le taux d’inflation s’est stabilisé légèrement au-dessus de 2,5% ces derniers mois. L’objectif de 2% de la BCE n’est pas très loin, mais la désinflation a été stoppée en raison de la hausse persistante des prix des services. Nous continuons cependant d’escompter une baisse des taux lors de la réunion de septembre. D’ici là, des données clés sur la croissance économique et la croissance des salaires au deuxième trimestre 2024 seront disponibles. La première estimation flash montre que la croissance économique ne s’est pas accélérée. La BCE ne peut donc pas se permettre d’attendre trop longtemps. Nous tablons ainsi sur un assouplissement trimestriel de la politique monétaire, à condition que l’inflation persistante dans les services montre des signes de ralentissement.

Réserve fédérale

Début août, les données fragiles du marché du travail ont suscité la crainte hystérique sur les marchés que l’économie américaine soit au bord de la récession. Les marchés à terme ont même prévu une baisse exceptionnelle des taux. Nous pensons que la Fed gardera son sang-froid et tablons sur une première baisse des taux au plus tôt en septembre, comme l’a laissé entendre son président, Jerome Powell, lors de la réunion de juillet. L’ampleur de la baisse sera décisive. Un «grand» pas de 50 points de base enverrait le signal que la situation économique américaine se dégrade dangereusement. Nous ne sommes pas de cet avis et tablons sur une réduction de 25 points de base.

Valentino Guggia
Economist


Marchés des capitaux

Baisse des rendements des emprunts de la Confédération

Suisse

La volatilité accrue sur les marchés des actions et les tensions géopolitiques constituent un cocktail toxique pour le rendement des emprunts de la Confédération à dix ans, qui restent très recherchés comme valeur refuge. En conséquence, la tendance baissière après la deuxième baisse des taux a atteint un plancher à moins de 0,4% seulement. Aucun mouvement inverse significatif ne se dessine à l’horizon. Car le potentiel de hausse du rendement reste très limité dans l’environnement actuel: aucune solution aux conflits armés au Proche-Orient et en Ukraine n’est en vue, et cette situation à elle seule devrait maintenir la demande d’obligations de la Confédération à un niveau élevé. De plus, la politique monétaire ne comporte guère de potentiel de surprise.

Les obligations d’entreprises suisses dont la solvabilité est excellente à moyenne («investment grade») offrent des opportunités de rendement légèrement plus élevées. L’écart par rapport aux emprunts de la Confédération reste toutefois modeste. La recherche de rendements assortis d’un faible risque reste difficile dans le segment des placements à revenu fixe.

Zone euro

Dans la zone euro, la prise en compte de plusieurs baisses a également fait reculer les taux d’intérêt. Leur niveau reste néanmoins élevé par rapport à la période prépandémique en raison des préoccupations persistantes quant à l’endettement et au manque de discipline budgétaire de certains États membres. Les primes de risque correspondantes ne disparaîtront pas dans un avenir proche.

États-Unis

Les attentes croissantes de baisse des taux et les considérations «flight-to-quality» ont, pour la première fois, fait replonger les rendements des emprunts d’État américains à dix ans au-dessous de la barre des 4%. Nous tablons néanmoins toujours sur des taux d’intérêt élevés pendant encore longtemps. Les craintes liées aux finances publiques, l’intensification de la campagne électorale, la réduction du bilan de la Fed, mais aussi les ventes stratégiques d’obligations par la Chine ou liées à la suppression des opérations de portage («carry trades») pèsent sur les cours et entraînent la poursuite du «higher for longer» pour les taux d’intérêt. La prime de risque pour les obligations d’entreprise a récemment augmenté à un faible niveau, mais reste gérable en comparaison historique.

Valentino Guggia
Economist


Actions

Pas de marché baissier en vue

La récente correction des marchés boursiers résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs qui, ensemble, ont engendré une incertitude et une volatilité importantes.

Un cocktail toxique

Tout d’abord, le dernier rapport sur le marché du travail américain a révélé un taux de chômage plus élevé que prévu et la création de moins d’emplois qu’attendu. Ces données ont fait craindre que la première économie mondiale n’entre en récession. Les investisseurs craignent qu’un affaiblissement du marché du travail n’entraîne une baisse de la consommation et de l’investissement, ce qui freinerait la croissance économique. Les incertitudes ont été exacerbées par la brusque suppression d’importantes positions de portage sur le yen à la suite de la hausse inattendue du taux directeur par la Banque du Japon. Cette situation a non seulement provoqué des turbulences sur les marchés des changes, mais a aussi largement contribué au plongeon des cours des actions.

Par ailleurs, les résultats de certaines des plus grandes entreprises technologiques américaines comme Apple, Amazon et Google ont déçu les attentes très élevées compte tenu de l’euphorie entourant l’IA. La rentabilité des investissements élevés dans le développement de l’IA a été vue d’un œil particulièrement critique. De nombreux investisseurs se demandent de plus en plus si et quand ces investissements élevés seront réellement rentables pour les grandes entreprises technologiques. Les résultats trimestriels décevants et l’euphorie retombée autour de l’IA qui en a découlé ont entraîné un net recul des cours de ces entreprises et tiré l’ensemble du marché vers le bas.

Il y a quand même toujours de bonnes nouvelles

Nous estimons que les craintes d’une récession imminente aux États-Unis sont exagérées et continuons de tabler sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine ainsi que sur un recul progressif, quoique lent, de l’inflation, toujours trop élevée. Ce sont là deux bonnes nouvelles pour les marchés des actions, qui devraient avoir un impact positif sur les bénéfices des entreprises et soutenir les cours ces prochains mois.

Par ailleurs, nous restons convaincus du potentiel économique à long terme de l’IA. Mais le passage de la technologie à la monétisation réussie n’est pas aussi rapide que beaucoup l’espéraient et connaîtra des phases de volatilité.

La diversification reste déterminante

Compte tenu de la situation financière globalement saine des entreprises et des ménages outre-Atlantique, et dans l’attente d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, nous ne voyons pas de raison à l’apparition d’un marché baissier durable. Nous considérons plutôt les récentes pertes de cours comme une correction saine dans le contexte d’une tendance haussière intacte. Toutefois, nous ne tablons pas, pour ces prochains mois, sur une évolution des rendements telle qu’au premier semestre: les prévisions de bénéfices actuelles sont encore un peu trop élevées, compte tenu du ralentissement qui se dessine aux États-Unis. Dans ce contexte, il est judicieux de diversifier aussi largement que possible le portefeuille d’actions et de miser, en particulier, sur des entreprises de qualité disposant de flux de trésorerie intacts.

Andrej Franz
Spécialiste en placement


Placements alternatifs

Pas d’intempéries sur le marché immobilier

Les prix de l’immobilier continuent d’augmenter en Suisse. Au niveau national, les prix des transactions ont une nouvelle fois augmenté au deuxième trimestre, tant pour les appartements en propriété que pour les maisons individuelles. Par rapport à la même période de l’année précédente, la hausse pour les maisons a atteint 2%. Elle s’est même inscrite à 4,3% pour les propriétés par étages.

Élément de diversification essentiel

Cela confirme une fois de plus que ni le relèvement du taux directeur de la BNS à 1,75%, ni un environnement conjoncturel exigeant ne parviennent à mettre en difficulté le marché de l’immobilier résidentiel suisse. Les facteurs structurels pèsent trop lourd. La situation de l’offre et de la demande, en particulier, soutient solidement le marché, voire le stimule légèrement.

Cet environnement globalement favorable à l’immobilier devrait se maintenir pour le moment. Il n’est certes pas exclu que l’activité de construction augmente légèrement en raison d’une nouvelle accalmie de l’inflation à l’étranger et de la prochaine baisse attendue des taux de la BNS. L’offre enregistre donc une légère tendance à la hausse à moyen terme. Compte tenu de son assèchement, le marché immobilier suisse est cependant en mesure d’absorber une telle expansion globalement marginale de l’offre.

C’est pourquoi nous considérons toujours l’engagement dans l’immobilier suisse comme un élément du portefeuille extrêmement intéressant pour diversifier le patrimoine investi face aux fluctuations des marchés des actions et des obligations.

L’or en tant que stabilisateur

L’or reste également un bon diversificateur de portefeuille et se maintient de manière remarquablement tenace près de son plus haut historique. Compte tenu de la tendance au recul de l’inflation, le prix du métal précieux n’est certes pas à l’abri d’éventuels légers mouvements à la baisse. Une hausse des prix moins élevée réduit l’attrait de l’or comme protection contre l’inflation. Mais tant que les marchés des actions restent vulnérables aux phases de correction du fait de leurs valorisations élevées, une quote-part d’or plus élevée peut servir de stabilisateur pour le portefeuille.

Santosh Brivio
Senior Economist


Notre positionnement

Positionnement toujours neutre

La nervosité des marchés financiers a considérablement augmenté. Ainsi, l’indice de volatilité du marché des actions américain a atteint des niveaux historiquement élevés durant la première moitié d’août. Plusieurs facteurs ont été à l’origine de cette tempête estivale: la crainte d’une récession aux États-Unis, des résultats en deçà des attentes, le relèvement du taux directeur par la Banque du Japon, une croissance économique modérée en Europe et, enfin, l’évolution incertaine au Proche-Orient. Tout cela s’est produit dans une phase intermédiaire, au cours de laquelle des signaux clairs sont attendus de la part des banques centrales.

Actions

Légère surpondération

Aux États-Unis, les valeurs technologiques ont perdu de leur élan, même si le net accroissement du début de l’année persiste. Nous voyons toujours un potentiel pour les actions de petites et moyennes capitalisations, qui devraient profiter de manière surproportionnelle des baisses de taux attendues aux États-Unis. Sur le marché suisse, nous maintenons la surpondération en raison de son caractère défensif, qui sert à stabiliser le portefeuille en période de volatilité. Après le renforcement de ces derniers mois, la quote-part des actions européennes est légèrement inférieure au niveau neutre; nous n’y changeons rien pour le moment.

Obligations

Légère sous-pondération

La prise en compte de baisses plus agressives des taux a certes pesé sur les rendements des obligations étrangères, mais le niveau des cours demeure attrayant. D’une manière générale, le risque de change augmente lorsque l’écart de taux diminue par rapport au franc suisse, ce qui plaide contre un élargissement de la position. Nous maintenons notre positionnement, aussi bien en obligations libellées en euros qu’en dollars. En Suisse, nous recherchons des opportunités en dehors des emprunts d’État, mais maintenons la sous-pondération du fait des faibles rendements.

Placements alternatifs

Légère sous-pondération

L’or consolide à un niveau élevé malgré des taux d’intérêt réels toujours positifs. La baisse des taux et la situation de l’offre et de la demande soutiennent le marché immobilier. C’est particulièrement vrai en Suisse, où nous maintenons par conséquent la surpondération.

Valentino Guggia
Economist


Zoom

Les traces laissées par la soif

Qu’il s’agisse d’eau minérale bien fraîche des Alpes, de grands vins du Tessin et du Valais ou de bières rafraîchissantes de brasseries renommées telles que Calanda ou Feldschlösschen, la variété et la qualité des boissons suisses sont remarquables. Les eaux minérales et les boissons gazeuses représentent 65% de la consommation, la bière 19% et le vin 11%. La part des jus de fruits, des vins de fruits et des spiritueux est faible. La consommation de boissons entraîne des montagnes de déchets d’emballages tels que les bouteilles en PET ou en verre et les canettes en aluminium. D’un point de vue écologique, à l’exception de l’eau minérale, le contenu de l’emballage pèse nettement plus dans la balance que l’emballage lui-même – l’impact environnemental de la production de lait et de jus d’orange est relativement élevé. Il vaut néanmoins la peine de jeter un coup d’œil aux emballages des boissons et à leur recyclage.

Le taux de recyclage le plus élevé au monde

Malgré la décourageante montagne de déchets provenant des emballages de boissons, le taux de recyclage est particulièrement élevé en Suisse. En 2021, 91% des boîtes en aluminium, 95% des bouteilles en verre et plus de 82% des bouteilles en PET ont été recyclées grâce à des points de collecte sur tout le territoire et à une grande sensibilisation à l’environnement. Ce système de recyclage réussi repose uniquement sur des principes tels que le volontariat et la responsabilité individuelle.

Les bouteilles en PET sont respectueuses de l’environnement en raison de leur légèreté et de leur recyclabilité à 100%. Par contre, les bouteilles en verre à usage unique causent une plus grande pollution environnementale du fait de leur poids élevé et de leur forte consommation d’énergie lors du recyclage, comme le montre une étude récente.

SIG Combibloc

Comme les bouteilles en PET, les briques à boisson sont nettement plus légères que les emballages en verre et nécessitent en outre moins de place pour le transport et le stockage. Malheureusement, il n’existe aujourd’hui qu’un nombre limité de points de collecte pour le recyclage des briques à boisson. Deux entreprises suisses se partagent le marché de la production de ces briques: Tetra Pack et SIG Combibloc. Des investissements en bourse sont possibles pour cette dernière entreprise. SIG Combibloc s’efforce en permanence de produire des emballages plus légers qui utilisent moins de matériaux et réduisent ainsi l’empreinte carbone. Un grand avantage des briques à boisson est l’environnement aseptique. Ainsi, le contenu, p. ex. le lait UHT, peut être conservé sans problème pendant un an à température ambiante, sans nécessiter d’énergie supplémentaire du réfrigérateur.

Andrea Bally
Spécialiste en placement


Nos prévisions

L’espoir d’un vent favorable

Conjoncture

La reprise dans la zone euro risque de s’enliser. À cet égard, le fait que l’Allemagne est de nouveau retombée en terrain récessif pèse particulièrement lourd. Le potentiel de croissance est donc limité pour l’économie suisse. Les États-Unis restent le principal moteur mondial, et nous prévoyons toujours qu’ils effectueront un «atterrissage en douceur».

Inflation

En Suisse, l’inflation reste dans la fourchette de fluctuation de la BNS. Pour les États-Unis et la zone euro, nous tablons sur une persistance des taux d’inflation élevés et pensons que l’objectif de 2% ne sera pas atteint avant 2025.

Taux d’intérêt

Compte tenu de la hausse modérée des prix et de la conjoncture maussade, nous tablons désormais sur une nouvelle baisse des taux de la BNS en septembre. En septembre également, la Fed entamera un cycle prudent de baisse des taux. La BCE devrait poursuivre le revirement déjà amorcé des taux à un rythme trimestriel.

Les rendements des emprunts de la Confédération restent sous pression en raison des considérations relatives aux valeurs refuges. En revanche, les emprunts européens continuent d’être négociés avec des primes de risque. Suite au renforcement des spéculations sur les taux directeurs, les rendements des emprunts du Trésor américain s’orientent à la baisse et devraient pour l’instant s’établir sous la barre des 4%.

Monnaies

Dans l’ensemble, les mouvements du franc restent gérables. Un nouveau plongeon du billet vert ne se dessine pas, pas plus qu’une parité EUR/CHF.

Santosh Brivio
Senior Economist


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© Banque Migros SA, Santosh Brivio, Valentino Guggia

Santosh Birvio Portrait

Santosh Brivio

Santosh Brivio est Senior Economist à la Banque Migros. Il est impliqué dans l’analyse des développements macro et cycliques et des marchés financiers.

Valentino Guggia

Valentino Guggia est économiste à la Banque Migros. Il s’occupe de l’analyse de l’évolution macroéconomique et conjoncturelle ainsi que des événements sur les marchés financiers.